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Canal lombaire étroit

La colonne vertébrale (ou rachis) est formée par l’empilement de 24 vertèbres qui sont reliées entre elles par trois articulations, un peu comme les trois pieds d’un tabouret :

  1. le disque intervertébral en avant, qui est une structure visco-élastique qui agit un peu comme un piston ou un amortisseur, capable de bouger dans tous les axes et d’absorber les vibrations,
  2. les facettes articulaires postérieures (droite et gauche) en arrière, qui limitent et contrôlent l’amplitude des mouvements des vertèbres entre elles, notamment en flexion, extension, rotation et translation.

Le rachis est percé en son centre par un conduit que l’on appelle canal rachidien. Ce conduit permet le passage de la moelle épinière et des différents nerfs qui vont contrôler les sensations et les mouvements de l’ensemble du corps en dehors de ceux de la tête. La taille de ce canal peut être réduite par de l’arthrose liée au vieillissement des articulations. D’autres facteurs peuvent également rétrécir le canal, comme par exemple le glissement d’une vertèbre sur une autre (ou spondylolisthésis). Les nerfs, mais aussi les vaisseaux sanguins qui les nourrissent, peuvent ainsi être comprimés et ne plus fonctionner correctement, notamment lorsqu’ils sont sollicités comme pendant un effort de marche par exemple. Vous pouvez alors boiter, sentir une fatigue anormale ou des picotements dans les jambes après avoir marché une certaine distance.

Symptômes

La moelle épinière s’arrête le plus souvent en regard de la première vertèbre lombaire (L1), ce qui explique que, contrairement au canal cervical étroit, le rétrécissement du canal lombaire est rarement responsable de signes cliniques de compression médullaire. La terminaison de la moelle se prolongeant par une grande quantité de nerfs qui se distribuent au petit bassin et aux jambes (appelés nerfs de la queue de cheval), leur compression engendre des symptômes en rapport avec l’atteinte progressive de ces nerfs, variables selon le niveau auquel se situe le rétrécissement (entre L1 et L5).

Il s’agit le plus souvent de douleurs dans les jambes à type de crampes, de tensions ou de décharges électriques, et d’une sensation de fatigue survenant précocement lors d’un effort. Ces crampes surviennent pour des distances de marche de plus en plus courtes, imposant l’arrêt avant de pouvoir reprendre la marche (claudication intermittente). Pour limiter ces douleurs le patient a besoin de s’incliner en avant, manoeuvre qui permet d’augmenter légèrement le diamètre de son canal vertébral. Il y a souvent des douleurs lombaires associées, notamment lors de la marche et des changements de positions, ces dernières étant le plus souvent calmées par le repos en position assise.

Enfin si le rétrécissement du canal devient majeur, le patient peut présenter des troubles neurologiques plus sévères (sensitifs, moteurs, urinaires) mais généralement ceux-ci s’installent tardivement dans l’histoire de la maladie et de façon progressive.

Examen complémentaires

  • Radiographies lombaires statiques et dynamiques : elles renseignent sur la morphologie globale de la colonne lombaire et sur la stabilité ou l’instabilité des vertèbres entre elles.
  • Scanner : il confirme le diagnostic et le nombre d’étages vertébraux touchés par la maladie.
  • IRM : c’est l’examen roi dans la mesure où elle montre le retentissement direct du rétrécissement sur les nerfs ainsi que la part de rétrécissement lié aux structures osseuses et aux parties molles (ligaments, disques intervertébraux).

Traitement médical

Au stade précoce de la maladie où les symptômes restent assez discrets et le canal vertébral n’est pas très étroit, le traitement peut être médical. Il associe alors des antalgiques, des anti-inflammatoires, de la kinésithérapie et éventuellement des étirements lombaires sur table de traction. Ces traitements sont généralement introduits par le médecin traitant ou le rhumatologue. En cas d’inefficacité, des infiltrations locales d’anti-inflammatoires sous guidages radio ou scannographique peuvent être également tentées.

Au stade plus évolué, lorsque le handicap devient majeur et le canal vertébral extrêmement étroit, le traitement est chirurgical.

Traitement chirurgical du canal lombaire étroit

Lorsque le canal est sévèrement rétréci dans sa globalité, l’intervention de référence est la laminectomie, qui consiste à ouvrir le canal vertébral en enlevant les éléments qui ferment en arrière le canal rachidien: les apophyses épineuses, les lames vertébrales et le ligament jaune qui les relient.

Lorsque la situation radiologique et clinique le permet, on a le plus souvent souvent recourt aujourd’hui à des techniques dites « mini-invasives », soit par de le biais de l’endocsopie soit celui de la micro-chirurgie, qui consistent à recalibrer le canal de l’intérieur sans l’ouvrir complètement et sans retirer les lames, les épineuses et la totalité des ligaments. Seule la partie compressive est retirée: laminotomies, fénestrations étagées uni- ou bilatérales,

Enfin, lorsque la stabilité de la colonne est compromise comme par exemple dans le cas d’un rétrécissement sur un spondylolisthésis, on peut être amené à vous proposer de consolider la colonne par du matériel dont la rigidité pourra varier selon les cas (souples, semi-rigides ou rigides).

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